
MaryJane Cazon
Histoire de l'artiste
J’ai grandi dans un camp à Blackwater jusqu’à l’âge de dix ans environ, avant de commencer à fréquenter l’école publique. Mon père pensait vraiment que je perdrais ma culture s’il m’envoyait à l’école avant cet âge-là. Je lui suis très reconnaissante pour ça.
J’ai commencé à coudre quand j’avais six ans. Ma mère m’a d’abord appris la couture en confectionnant une poupée et en me montrant comment fabriquer ses vêtements. Ma mère et mes tantes m’ont appris ce que mon arrière-grand-mère leur a transmis. Toutes les techniques utilisées par ma défunte mère avaient été transmises par les générations précédentes. Ma mère est une source d’inspiration, notamment sa patience et ses connaissances. Je l’observais coudre chaque point et elle me racontait l’histoire derrière ses dessins et les détails de ses motifs. Il y avait toujours une histoire attachée à notre art.
Quand nous utilisons de la fourrure et de la peau, nous respectons ces matières. Quand les chasseurs posent des pièges, ils effectuent une danse pour attirer les animaux vers les collets. Il faut respecter les œuvres confectionnées à partir de ces animaux. Il faut également soigner son travail et faire de beaux points. Lorsque j’ai commencé à créer des chaussons, j’ai dû défaire les points 8 ou 9 fois jusqu’à ce qu’ils soient parfaits et que je puisse alors passer à un autre projet.
Mes motifs comportent beaucoup de fleurs et différents animaux. Je travaille en ce moment sur un motif d’aigle. J’ai conservé tout ce que ma mère m’a donné, chaussons et mitaines par exemple, et maintenant j’utilise tous ses motifs. J’en ai même défait certains pour bien observer le matériel qui avait été utilisé et la technique employée. Avant, les artistes utilisaient des piquants de porc-épic car ils n’avaient pas de perles, alors j’essaie de reproduire ces motifs avec des perles.
South Slavey language Translator, Interpreter and Transcriber
MaryJane Cazon whom is a resident of Fort Simpson NT is a certified language specialist, has 22 years as an interpreter, transcriber and translator in Fort Simpson NT.
MaryJane had re-written stories, music and prayers, while working with youth at Bompas Elementary School to encourage and strengthen uses of the South Slavey Dene language in which MaryJane is very fluent. MaryJane had started a sewing class and still to this day works with the youth to do various arts and crafts project.
MaryJane as a teacher along with her husband implemented a fall and spring culture camp for the Bompas Elementary School which to this day is still done in both seasons. Each spring and fall, she used to take the eager youngsters across the Mackenzie River to the cultural camp where they are taught skills in harvesting, preparation and uses, identify wild plants (some of which have medicinal powers), make bannock and dry meat, and give proper respect to the land and water with tobacco.
MaryJane Cazon and her husband, Gilbert, take their four children out to Notana Lake, an hour and a half southeast of Fort Simpson, during the winter annually to practice cultural skills and pass on traditional knowledge. They also speak Slavey to them while at home or on the land to encourage uses. Not every child gets that reinforcement at home, and the 30 minutes of class time alone isn't enough to keep the Dene language strong, she conceded.