Chaque Oeuvre De Broderie Perlée a Une Histoire à Raconter

La Valeur Des Matières Premières

Aux Territoires du Nord-Ouest (TNO), la faune est exploitée de manière durable et tout est utilisé. Les vêtements et les accessoires fabriqués de façon traditionnelle donnent un bon aperçu de notre histoire et permettent de protéger les riches cultures autochtones des TNO. Cet héritage est bien visible dans les oeuvres présentées par l’artiste.

De nos jours, il est de plus en plus difficile de trouver des objets d’art faits à la main à partir de matériaux préparés de façon traditionnelle, ce qui se ressent dans leur prix sur le marché.

 

Histoire de la broderie perlée  ​ ​ ​

Bien avant l’arrivée des Européens, les femmes autochtones s’adonnaient à la broderie pour embellir les vêtements et exprimer leur créativité. Pour ce faire, elles utilisaient des piquants de porc-épic, remplacés de nos jours par des perles. En outre, les formes géométriques ont fait place à des motifs floraux, mais, l’important, c’est que cette expression artistique culturelle se perpétue encore, aux TNO.

C’est au milieu du XIXe siècle que les petites perles aux couleurs vives ont commencé à être disponibles dans la région du Grand lac des Esclaves, grâce à la Compagnie de la Baie d’Hudson. À peu près à la même époque, les Métisses ont présenté de nouveaux motifs aux femmes autochtones qui utilisaient des piquants de porc-épic pour réaliser des ornements européens en forme de zigzags, de lignes ou encore de triangles ou de losanges répétitifs.

Les Ténoises de l’époque se sont réjouies de l’arrivée de Helen Wilson et de ses perles de couleurs vives, ainsi que de la possibilité de créer de nouveaux motifs. En effet, les perles pouvaient être utilisées plus facilement (et de bien plus de façons) que les piquants de porc-épic, par ailleurs plus difficiles à obtenir. La possession et l’utilisation des perles décoratives reflétaient une certaine richesse et un statut social supérieur, dont on aimait faire étalage en portant des vêtements agrémentés de cette belle fantaisie.

Vers la fin du XIXe siècle, des styles régionaux distinctifs avaient pris forme, reflétant la créativité, la capacité d’adaptation et le sens de l’innovation des brodeuses dénées et métisses.

Techniques de broderie perlée

Divers matériaux peuvent servir de canevas pour un ouvrage de broderie perlée : peau d’orignal ou de caribou tannée, étoffe de laine grossière ou velours coloré (le velours noir était populaire comme renfort d’envers au début du XXe siècle). Pour tracer les contours du motif à broder sur le velours, on applique une pâte faite de farine et d’eau à l’aide d’un instrument pointu. Sur les peaux, on utilisera plutôt du charbon, un crayon de graphite ou de l’encre.

De nos jours, la plupart des travaux de broderie sont cousus avec du fil dentaire ou du fil de tendon artificiel. Toutefois, le fil de tendon naturel est encore couramment utilisé pour coudre ensemble les perles disposées sur les bords d’un ouvrage, car celles-ci sont plus vulnérables à l’usure.

Les travaux de broderie perlée décoratifs peuvent être cousus ou tissés. Pratiquement tous ceux qui sont cousus le sont selon la technique dite de perlage couché ou en rangs cousus, qui utilise le point appliqué. Cela est idéal lorsqu’il faut dissimuler complètement le cuir ou le tissu, ou encore pour masquer le délicat dessin au trait fait initialement. Les perles sont reliées par un fil et disposées de la manière voulue, puis le fil qui les retient est lui-même cousu par un deuxième fil, qui le chevauche toutes les deux ou trois perles. S’il faut couvrir une grande surface, les rangs de perles sont également cousus les uns aux autres.

Pour de plus amples informations, téléchargez cette brochure.